Le modèle standard UML (Unified Modeling Language) est un langage graphique basé sur les objets comme abstraction des choses réelles ou virtuelles. Le modèle graphique d'Arlequin est SML (Simple Modeling Language) basé sur une relation dite d'incarnation entre "objets" et "sujets" telle qu'elle apparait dans un texte quelconque et les textes sacrés en particulier. Le sujet d'une phrase (ou d'une proposition) est un substantif auquel on donne une forme graphique dite "sujet" (l'ellipse). Mais ce même substantif, pour une autre proposition (ou phrase), aura une forme graphique dite "objet" (le rectangle) car il ne sera plus sujet mais complément du sujet ou du nom. D'où cette double représentation qui est l'essence du lanage et de la méthode Arlequin. Ce qui est important dans le langage graphique SML c'est ce que désigne le substantif plus que le substantif lui-même. Le nom et le pronom changent dans un même texte ou d'un texte à l'autre tout en désignant la même chose.
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Diagramme du prologue de Jean selon SML. |
Ainsi la chose désignée par le substantif ne change pas même si le substantif change (par exemple Dieu, peut être nommé Seigneur ou Verbe ou Vie). Il est alors important pour s'y retrouver de typer la chose par les éléments ("sujet", "verbe", "objet") du méta-modèle. Dans le méta-modèle d'Angélus, Dieu (l'être divin) est typé par Dieu (le nom donné à l'élement du méta-modèle). Dans le modèle, Dieu peut avoir, comme vu ci-dessus, d'autres dénominations fournies par les substantifs du texte (Verbe, Vie). Ce sont les "noms divins". Dans un même texte il peut y avoir plusieurs occurrences du même nom divin et même des noms divins différents comme dans la bible: Dieu, Yahvé, Eloïm... L'éditeur graphique d'Angélus fera appel à la même entité sous-jacente (l’élément Dieu) lors de la création d'une représentation Divine quelque soit le nom que lui donne l'utilisateur (donc le texte).
Dans Angélus (comme dans Arlequin) la représentation d'un personnage même divin possède trois formes graphiques reliées entre elles que l'on peut décrire de manière métaphorique ainsi : un "corps" rectangulaire appelé "objet", un "esprit" elliptique appelé "sujet" et une "âme" linéaire qui relie les deux, appelée "verbe" ou "incarnation" selon les cas.
Le nom de la forme graphique "sujet" est donnée par le substantif du sujet de la phrase tandis que le type du "sujet" est donné par la palette de l'éditeur. Il est donc défini par son type d'élément sous-jacent lui-même prédéfini par l'outil. Dieu (de type Dieu) peut, dans un texte, être sujet de plusieurs phrases ou propositions de phrase, sous des noms différents (souvent des pronoms). C'est alors le verbe qui le rattache à la forme "objet" détentrice de l'identité divine qui elle est unique et invariante quelque soit le nom retenu.
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Diagramme du Prologue de Jean selon Angélus |
Dans une configuration standard on aura un diagramme graphico-textuel représentant tout ou partie d'un composant divinité du modèle ayant un seul "corps" divin représentant l'objet identitaire et de nombreux "esprits" divins représentant les sujets agissants en étant reliés au "corps" par des "âmes" verbales lui transmettant l'action. Un tel modèle est confirmé et n'a de valeur (validé) que dans la mesure où l’outil Angélus permet de restituer le texte initiale de manière automatique sur commande.
Pour un texte donné, par exemple une prière, une péricope... je peux faire apparaître une définition partielle de Dieu tel qu'Il y est présent. Je le représente comme une triade composé d'un seul "sujet" appelé Dieu (par exemple si le texte s'y prête) obtenu en fusionnant tous les "esprits" en un seul et en fusionnant toutes les "âmes" en une seule appelée DIEU et reliant le seul "corps" identitaire appelé dieu. On définit ainsi et bien sûr de manière partielle l'ETRE DIVIN du texte qui peut être enrichi par d'autres textes.
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L'icone est la représentation de la signature identifiant un type ou une instance d'un modèle Angélus |
La modélisation graphique de Dieu ainsi obtenu est bien entendu une abstraction qui n'est ni plus ni moins que celle donnée par le texte. Elle est sous une autre forme que l'on peut "manipuler" pour faire apparaître éventuellement des interprétations non rendues visibles par le seul texte. On peut également fusionner plusieurs diagrammes graphico-textuels ou lui appliquer des transformations.
Reste à représenter la Trinité à l'aide des mêmes concepts. En ce lendemain de la fête de la Trinité, il est justifié de montrer comment et combien le Dieu des chrétiens est à la fois un et multiple. Un peu comme dans genèse 18,1-33 avec l’ambiguïté entre un et trois sur le nombre de ses visiteurs.
Alain Salmon
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